Pour la 22ème édition de son festival d’improvisation entre cirque et musique, l’Atelier du Plateau fait son cirque se met dans l’ère du temps et de ses catastrophes à répétition en convoquant l’imaginaire polysémique de la chute comme fil conducteur.
Qu’on se le dise, nous ne résisterons pas à l’appel du chu, des tombées d’objets et de nuits, des pieds qui se prennent dans le tapis, de l’incongrue des fiascos, de l’eau vive des cascades, de la lenteur des pétales de fleurs à venir s’abandonner au sol.
Le principe des soirées reste le même qu’à son premier tour de manivelle : chaque soir une huitaine d’artistes issu.e.s des arts du cirque et de la performance interpellent un trio de musicien.ne.s pour composer ensemble et tout contre un spectacle unique qui s’espère modestement le meilleur du jamais vu.
Pour accompagner ces ambitions, l’indéboulonnable directeur articirque Matthieu Malgrange s’est entouré de chutistes chevronné.e.s, de spécialistes en ingénierie du cassage de gueule. À l’instar des acro-danseurs de bétons et de gravité Lucien Reynès et Mathieu Desseigne, de l’encerceauleuse hula-houppiste Marianna de Sanctis, du spécialiste de l’apesanteur et des gadins Matthieu Gary, cette édition prônera les rires du risque, l’impassibilité du circassien face au cataclysme.
Côté musique, on invitera la fine fleur d’un jazz décomplexé à créer la bande son de ce drôle de music-hall où rôde la figure sonore du sublime Jacques Tati. À coup de pop de chambre, de cors en fusion, de bourdons d’accordéons, ils.elles invoqueront les muses de la dégrinrigolade.
Quant à l’Atelier du plateau, il se saturera de couleurs vives pour être le terrain de jeu de défis boiteux, d’acrobaties calamiteuses, de cris de fakirs, d’un tonnerre d’étonnement.