En apparence, la manière la plus simple et la meilleure de faire connaître – et apprécier – le jazz, c’est de le faire entendre « live », c’est à dire au moyen de concerts. Les festivals et les clubs disposent de ce savoir-faire et ont su fidéliser un noyau fidèle d’amateurs, souvent militant. Cependant, l’un des enjeux majeurs, aujourd’hui, réside dans la capacité ou non de ces acteurs, en partenariat avec l’ensemble du « monde du jazz », incluant les médias, à provoquer une rencontre féconde et durable avec de nouveaux publics.
Un groupe de travail a été mis en place en interne dès 2001. Afin de fixer un objectif concret à la démarche, les membres de ce groupe ont choisi de focaliser la réflexion sur le concept de l’« exposition », d’en cerner la problématique, et, d’imaginer de nouvelles modalités à mettre en œuvre pour « exposer le jazz », c’est-à-dire, le montrer.
Le présent texte est une synthèse des travaux de ce groupe de travail.
Il comporte également un certain nombre d’éléments d’analyse complémentaires sur lesquels s’est appuyée la réflexion et qui permettent d’éclairer le contexte économique et sociologique dans lequel opèrent, de manière générale, les dispositifs d’action culturelle. En la matière, les travaux du DEP (Département des Études et de la Prospective du Ministère de la culture) et de l’IRMA (Information et Ressources pour les Musiques Actuelles / Centre Info Jazz) ont été de précieux outils.
Le groupe de travail s’est également livré à une analyse de quelques expériences existant en matière d’exposition musicale en France et en Europe (MEN / Neuchâtel, Cité de la Musique / Paris et autres) et s’est nourri de nombreuses lectures (Citton, Attali, Gumplowicz, Bergerot, Jalard, entre autres).
L’AFIJMA a, dès sa création, privilégié l’action concrète en faveur du jazz et des musiques improvisées (coproductions, opération Jazz Migration, ainsi que tous les dispositifs de soutien à l’export), mais sans pour autant déserter le champ de la réflexion.
Ce Cahier N°2, en sus d’autres initiatives collectives (présence dans de nombreuses réunions de concertation comme le CSMA, parution d’un premier Cahier consacré à l’action culturelle dans les festivals) et individuelles (implication de nombreux membres dans l’action syndicale, participation aux dispositifs de structuration du jazz en région) en témoigne de manière forte.
Au travers de ce colloque, dont ce Cahier restitue les actes, l’AFIJMA a souhaité, en associant différents acteurs nationaux du jazz, prendre clairement l’initiative d’une réflexion pluridisciplinaire, afin de s’interroger sur la place du jazz dans les politiques publiques pour la culture. Nous constatons avec satisfaction que les récents « Entretiens de Valois » ont réaffirmé de manière forte la place et le rôle des festivals dans la construction d’une dynamique de la création musicale dans notre pays.
Conscients que ce travail doit se faire en lien étroit avec les autres acteurs du secteur, nous souhaitons poursuivre le mouvement initié par ce colloque et qui a déjà permis à tous les réseaux jazz de se retrouver afin de bâtir des projets collectifs et fédérateurs.