Sons d’hiver, 33ème édition ! Du 19 janvier au 10 février 2024.
Festival itinérant dans le département du Val-de-Marne (avec deux incursions à Paris), Sons d’hiver n’existe que par et pour la coopération, l’échange, la co-construction avec des partenaires sur le territoire. Sans prétendre à l’exhaustivité géographique, Sons d’hiver étend cette année sa présence dans le Val-de-Marne à 3 nouveaux lieux partenaires : le Centre des Bords de Marne au Perreux-sur-Marne, le Théâtre Antoine Watteau à Nogent-sur-Marne, et le Centre Culturel La Rue à Mandres-les-Roses, dans un partenariat conjoint avec la commune de Villecresnes. Nous retrouverons également Le Hangar à Ivry-sur-Seine, lieu incontournable des musiques actuelles du département, et nous découvrirons le nouveau Théâtre Jean-François Voguet récemment inauguré à Fontenay-sous-Bois.
Au programme : 17 soirées, plus de 150 artistes aux semelles de vent, créateurs d’une musique sans âge, imperméables aux tentatives d’étiquetage. Et 32 concerts qui embrassent à dessein des styles musicaux très divers, affairés, dans un mouvement opérant par cercles concentriques, à joindre leurs forces, à observer leurs points communs, à se jouer de leurs différences.
Nous fêterons des anniversaires. Les 70 ans du guitariste américain Marc Ribot, homme-clé de la scène internationale des musiques d’avant-garde, à qui nous donnons carte blanche pour 3 concerts en forme de portrait, avec un solo déroulant chants de lutte, hymnes militants, chansons d’amour et improvisations libertaires ; un trio inédit augmenté du saxophoniste James Brandon Lewis déclinant ses influences venues du jazz ; et en guise de cerise sur le gâteau son power trio Ceramic Dog qui dynamite les scènes du monde entier depuis plus de 15 ans désormais. Les 50 ans du groupe pionnier Ethnic Heritage Ensemble du percussionniste chicagoan Kahil El’Zabar, dont la musique combine les concepts de la musique africaine-américaine avec les racines de la musique africaine traditionnelle. Pour cette célébration exceptionnelle à Sons d’hiver, le groupe sera entouré du saxophoniste David Murray et du tromboniste Joe Bowie (frère de Lester Bowie), et d’une section à cordes qui habillera cet anniversaire, pour un ensemble drapé dans sa superbe.
Quatre projets en grand format menés par des compositrices françaises marqueront d’une empreinte forte l’édition 2024 de Sons d’hiver.
La pianiste Eve Risser reprendra son programme “Kogoba Basigui” né d’une rencontre particulièrement fertile entre son Red Desert Orchestra et le Kaladjula Band de la Malienne Naïny Diabaté. La flûtiste Sylvaine Hélary et son Orchestre Incandescent mêleront instrumentarium ancien et électronique pour une plongée au cœur des textes de la poétesse Emily Dickinson et de l’icône rock PJ Harvey.
La contrebassiste Joëlle Léandre présentera pour la première fois en Europe son nouveau septet dont la création eut lieu à New-York en juin dernier dans le cadre des célébrations autour de son Lifetime Achievement Award décerné par le Vision Festival. Prix remis pour la première fois à un artiste français. Consécration méritée pour cette artiste d’exception.
Enfin, une autre contrebassiste française, Sélène Saint-Aimé, présentera une nouvelle création intitulée “New Orleans Creole Songs”, fruit d’une résidence de plusieurs mois à la Villa Albertine à La Nouvelle-Orléans, où elle s’est efforcée d’explorer les lieux et l’histoire musicale de la ville, de tracer des cartes mentales de l’héritage issu des cultures africaines, afro-indiennes et caribéennes.
Berceau du Jazz et capitale américaine de la tradition du Mardi-Gras, magnifique écrin à une langue créole vivace et vivifiante, La Nouvelle-Orléans a marqué de son fer depuis longtemps l’imaginaire et la mémoire collectifs. Cette ville, et plus largement les cultures populaires du Sud des Etats-Unis feront l’objet d’un focus particulier pendant l’édition 2024 de Sons d’hiver. Avec au menu, outre la création de Sélène Saint-Aimé, une commande faite à Leyla McCalla d’un programme autour des liens puissants et historiques existant entre la culture haïtienne et La Nouvelle-Orléans ; la présentation du programme « All Indians ? » de L’Impérial Quartet ; la voix unique du bluesman Jontavious Willis ; et la présence exceptionnelle du joueur de banjo Béla Fleck et de la chanteuse folk Rhiannon Giddens, tous deux véritables stars américaines récompensées par plusieurs Grammy Awards.
Si le jazz et les musiques improvisées sont depuis toujours au cœur du projet artistique de Sons d’hiver, avec la présence des maîtres du genre toutes générations confondues (cette année : Ambrose Akinmusire, Benoît Delbecq, Mark Turner, Marilyn Mazur, David Virelles, William Parker, Hamid Drake, Sylvain Darrifourcq…), le festival propose depuis quelques temps une ouverture sur les cultures du monde. Notons ainsi la présence de l’inventeur de l’éthio-jazz Mulatu Astatke, du balafoniste virtuose ivoirien Aly Keïta, du pianiste d’origine chilienne Newen Tahiel pour une création exceptionnelle autour des commémorations du 50ème anniversaire du coup d’État qui a amené des milliers de Chiliens à s’exiler (et dont plusieurs centaines se sont installés à Fontenay-sous-Bois), du joueur de guembri marocain Majid Bekkas, du percussionniste indien Trilok Gurtu, du guitariste japonais Otomo Yoshihide, ou de la percussionniste iranienne Saghar Khadem.
La danse – avec le Grand bal d’hiver festif et populaire organisé par le groupe Papanosh de la compagnie des vibrants Défricheurs, avec de nombreux invités venant de multiples horizons : Bernard Lubat, Napoleon Maddox, la chanteuse colombienne Alejandra Charry (du groupe Pixvae), la chanteuse syrienne Climène Zarkan (du groupe Sarab), Fidel Fourneyron, André Minvielle… ; la transe – avec le nouveau quartet du percussionniste australien Will Guthrie ; et l’incandescence – avec le rap acéré de la franco-péruvienne Billie Brelok et de l’américain Billy Woods, seront également au rendez-vous de cette 33ème édition de Sons d’hiver.
Fabien Simon, directeur du festival